Dans les ordres de chantier des travaux du XVIe siècle, il est appelé "Bastion de l'Annunziata" ou "Bastion de l'île". Le nom au pluriel couramment utilisé aujourd'hui, ainsi que "des sept portes", est plus tardif et n'est pas antérieur au XVIIe siècle.
Bien qu'il ait été conçu et construit dans les mêmes années que le bastion de Sainte-Marie (à partir de 1525) sur un projet du même technicien padouan Pietro Antonio Tomaselli, son tracé pentagonal le différencie clairement de l'autre : il n'y avait aucune des contraintes qui conditionnaient la forme de Sainte-Marie, de sorte que son tracé semble beaucoup plus conforme aux règles de la nouvelle ingénierie de la fortification.
De nouveaux perfectionnements seront adoptés à partir de 1533 avec l'arrivée sur le chantier de l'ingénieur Antonio Ferramolino, à qui l'on doit notamment le profilage des deux extrémités : pour protéger les bouches à feu, les "gole degli orecchioni" s'ouvrent sur la ligne de flanc de la courtine principale et, dans une moindre mesure, sur la courte "opera a corno" (ou "tenaglia") du front opposé, orienté au nord. À l'intérieur, les grandes salles ne suivent pas les règles d'une géométrie stricte. Un escalier à forte pente mène à la "galerie contomina" sinueuse, creusée au pied du bastion sur tout le périmètre de sa fondation.
Terranova C.P., La città murata. Dalla visita al "memorabile viaggio.", in Milazzo Nostra n. 28-29 - Marzo-Luglio 2011, pp. 22-23